*TRAITÉ DE ROME*

Il est important de se rappeler d'où nous venons. Après les tragédies de la Seconde Guerre mondiale, le Traité de Rome fut un accord clé entre six pays qui a lié leur destinée via la Communauté économique européenne. À l'occasion du 60ème anniversaire de sa signature, nous revenons sur la manière dont le traité a posé les bases de l'Europe et de sa réalisation, défendues par le Parlement européen.

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🇪🇺POUR QUE L'EUROPE, EN TANT QU’ACTEUR MONDIAL, NE SOIT PAS LOINTAINE DES EUROPÉENS & DES FRANÇAIS!. BIENVENUE, WELCOME, BIENVENIDO, WILLKOMMEN, WELKOM, BENVENUTO, BOAS-VINDAS, WITAJ, VITAJTE... By @MorganeBravo.

2010*50Years of Traineeships at the European Commission*

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*Founded in 2006. From Paris, France. Fondatrice du "HUB EUROPEAN UNION", Morgane BRAVO* "United in diversity", that's the motto of the EU! *Mieux informer les citoyens UE! « So that Europe, as a global player, is not far from Europeans » * *Ancienne stagiaire (Blue Book) de la Commission Européenne, au Secrétariat Général. Bruxelles. * President & Founder HUB « DIGITAL DIPLOMACY» «DIPLOMATIE NUMERIQUE ». *‪Fondatrice HUB 
‪« DIGITAL DIPLOMACY» : « POLITIQUE & SOCIAL NETWORKING ». *Fondatrice HUB « ECOLOGIE &INNOVATION : DEVELOPPEMENT DURABLE DU XXIE SIÈCLE!»* Présidente et Fondatrice du «Think Tank» Europe-Mexique.

*LES PRINCIPALES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE*

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🇪🇺L'EUROPE. « L'Europe ne doit pas être un commentateur du monde. Elle doit en être l'architecte.🕊 La diplomatie européenne doit être une » 🕊 May the force be with you! Que la force soit avec vous!

vendredi, octobre 13, 2006

* Al Gore : La crise climatique menace l'avenir...!

*** Al Gore : "La crise climatique menace l'avenir
même de la civilisation" :

Quel est le message que vous voulez transmettre à travers votre film, Une vérité qui dérange ?

Nous sommes confrontés à une crise climatique qui a le caractère d'une urgence planétaire. Même si ces mots semblent terrifiants, ils sont malheureusement pertinents pour décrire la relation radicalement nouvelle qui s'est établie entre l'espèce humaine et l'écologie terrestre. Rien, dans notre expérience passée, ne nous prépare au défi auquel nous sommes maintenant confrontés, mais c'est un défi que nous devons surmonter.

La bonne nouvelle est que nous avons tout ce qui est nécessaire pour résoudre la crise, si nous agissons rapidement. Ce qui manque peut-être, c'est la volonté politique. Mais en démocratie, la volonté politique est une ressource renouvelable, et le moyen de la renouveler est de diffuser la connaissance de cette situation auprès d'autant de personnes que possible.

Vous estimez qu'il y a une crise dans la démocratie. Quel est le lien entre le fait que la démocratie soit en mauvaise forme et la difficulté à faire avancer les solutions à la crise climatique ?

L'information dans une société circule selon un mode de fonctionnement écologique. J'utilise le mot "écologie" comme une métaphore, mais il est incontestable que l'écologie de l'information après la révolution de l'imprimerie a créé les bases des Lumières, au XVIIIe siècle. Les individus ont pu participer à la discussion publique et, bientôt, une méritocratie des idées a émergé. Le succès des idées individuelles a commencé à dépendre de leur intérêt public. Cette écologie de l'information a formé la base de la démocratie représentative, dans la république française et aux Etats-Unis.

Mais il y a cinquante ans, la télévision est devenue la source dominante d'information. Et dans mon pays, beaucoup plus qu'en France, sa domination est maintenant si écrasante que les journaux perdent des abonnés. En dépit d'Internet, qui est une source d'espoir pour rouvrir le forum public aux individus, la télévision accroît son importance année après année. Chaque Américain regarde en moyenne la télévision quatre heures et demie.

Donc, la crise de la démocratie provient de la domination de la télévision ?

La télévision est un medium à sens unique, à la différence de la presse écrite. Elle est pilotée par les annonceurs, qui l'utilisent pour vendre des produits, et pour capter l'audience la plus large avec le dénominateur commun le plus bas. Dans mon pays, le dialogue politique est maintenant conduit pour l'essentiel au moyen d'annonces télévisées de trente secondes. L'influence malsaine de l'argent en politique est largement due à la nécessité pour les hommes politiques de rassembler suffisamment d'argent pour se payer ces annonces. Nous avons des élections dans une trentaine de jours. 80 % du budget des candidats est employé à acheter des spots télévisés de trente secondes. Et ces spots ne ressemblent pas aux textes de Voltaire ou de Thomas Paine ! [rire].

Ils sont plutôt sur le mode "Achetez Coca-Cola !"

Oui, ou des images de Ben Laden, ou de Saddam Hussein, ou ce genre de choses. L'espace nécessaire en démocratie pour échanger des idées complexes et des informations abondantes a été réduit à une aire très petite. La veille du jour où le Sénat a voté la guerre en Irak, un sondage a été réalisé, montrant que 77 % des Américains croyaient que Saddam Hussein était à l'origine de l'attaque du 11-Septembre. Le sénateur de Virginie de l'Ouest, Robert Byrde, a pris la parole au Sénat : "Pourquoi cette salle est-elle vide ?, a-t-il demandé, pourquoi cette maison est-elle silencieuse ?" La chambre était vide parce que les sénateurs étaient dans des petites réunions destinées à lever des fonds pour se payer des annonces à la télévision.

Et la maison était vide parce que ce qui se dit au Sénat est maintenant largement hors de propos : les élus pensent que ce qui compte est ce qui est dit dans les spots de trente secondes. Alors, sur des questions aussi complexes que la crise climatique, qu'il est si difficile d'appréhender… c'est pourquoi j'ai décidé d'aller vers les gens, au moyen de ce film, afin de changer l'état d'esprit de la masse, afin que la crise climatique devienne un sujet d'intérêt public et que les citoyens fassent pression sur leurs représentants politiques.

Mais quel est le lien entre Internet et l'écologie ? Internet permettrait un vrai débat entre les gens ?

Oui, bien sûr. De la même manière que la presse a cassé le monopole d'information de l'Eglise, de même que la télévision est devenue dominante au milieu de XXe siècle, Internet sera finalement le médium dominant. Auprès des jeunes, il est déjà le médium dominant. Mais les trois quarts des gens qui se connectent à Internet regardent en même temps la télévision, qui a une qualité qu'Internet n'a pas. L'image animée en direct a un effet quasi hypnotique sur les gens. Les spécialistes en neurosciences appellent cet effet le "réflexe établi", qui se déclenche quand un mouvement se produit dans notre champ de vision. Nos prédécesseurs dans la savane africaine, il y a des centaines de milliers ou des millions d'années, étaient assis, et ceux qui ne regardaient pas les feuilles bouger ne sont pas nos ancêtres [rire]. La télévision active ce réflexe que nous avons tous, en moyenne toutes les deux secondes. Les gens qui regardent la télévision ne participent pas à la démocratie s'ils la regardent quatre à cinq heures par jour.

La première version d'Internet a été créée au début des années 1960, afin de garantir la pérennité des communications en cas de guerre nucléaire. Cela fonctionne selon le principe de la commutation de paquets : tout message est cassé en petits morceaux qui voyagent selon des chemins différents et se combinent à l'arrivée. Cela fait qu'il est impossible d'utiliser Internet pour une diffusion de masse en direct. On ne peut envoyer les informations qu'à une personne ou à un groupe.

En ce moment, la télévision et Internet commencent à s'imbriquer, se mêler, on peut charger une émission et la regarder plus tard – il n'empêche que la télévision reste le média dominant. Le résultat en est que le dynamisme de l'échange intellectuel, qui est fantastique sur Internet, n'influence pas encore la politique, le résultat des élections ou le vote du Congrès sur des questions importantes. Cela arrivera. Mais nous sommes dans une période de vulnérabilité, où la démocratie est fragile. Pas seulement aux Etats-Unis : la Russie contrôle complètement la télévision et maintenant intimide les reporters de la presse écrite. Quelques démocraties naissantes, comme en Afrique du Sud, contrôlent la télévision. En Italie...

Avec Berlusconi.

C'est l'exemple parfait de la façon dont les choses peuvent se passer. De plus, la propriété des chaînes de télévision a été concentrée entre les mains de quelques conglomérats. Dans mon pays, ils ont beaucoup d'activités qui ont à voir avec le gouvernement. Tout cela est complexe, mais la télévision a eu un effet de suppression sur le débat démocratique. C'est Internet qui le fera revenir au premier plan.

Et poser le changement climatique sur la scène publique.

Oui, regardez ce qui s'est passé au moment des Lumières : les individus pouvaient enfin utiliser la connaissance pour participer à la décision. Si quelqu'un savait lire et écrire et avait un talent de communication, l'instinct de la vérité, et pouvait persuader les autres de ses idées, cela devenait une source de pouvoir, et cela rendait possible la démocratie. Cela a conduit à prendre les décisions collectives sur la base de la raison. Nous avons remplacé les souverains par le règne de la raison, qui était soutenu par l'écologie de l'information dont je vous parlais.

Maintenant, la raison a un rôle moindre. Quand la raison se retire, un vide se crée dans lequel s'engouffrent le fondamentalisme religieux, l'idéologie, et la manipulation de l'opinion par la peur. En Allemagne, quand il devint clair que la radio et la propagande étaient les outils principaux de Hitler, un philosophe allemand a écrit que "toutes les questions de faits sont devenues des questions de pouvoir". Ce n'était pas la première fois : les faits établis par Galilée étaient devenus une question de pouvoir. Mais quand l'espace public a été ouvert aux individus pour qu'ils s'expriment clairement, alors les faits ont gagné leur importance intrinsèque. Ils en ont moins aujourd'hui. A la fin, ils retrouveront leur place, parce qu'il y a quelque chose qui est la réalité, et les politiques basées sur l'illusion entreront en collision avec la réalité.

Le président Bush a focalisé l'attention sur le terrorisme. Quel est le problème principal : le terrorisme ou le changement climatique ?

C'est une erreur de forcer le choix entre les deux. C'est comme de comparer les pommes et les oranges : elles sont différentes. En pointant le caractère unique du danger, l'urgence de la crise climatique, je ne veux pas qu'on pense que je minore l'importance du terrorisme. Je ne contredis pas que nous devons combattre et vaincre le terrorisme. Mais ayant dit cela, il est indiscutable que la crise la plus sérieuse que nous avons jamais affrontée est la crise climatique. Elle met en danger l'avenir même de la civilisation humaine.

Vous dites qu'il y a des solutions. Sera-t-il possible de combattre le changement climatique sans diminuer la consommation dans les pays riches ?

Combattre avec succès impliquera de diminuer les habitudes de gaspillage. Cependant, la qualité de vie pourra continuer à augmenter. Par définition, la pollution est un gaspillage. Au fur et à mesure que nous irons vers une société de l'information, dont les valeurs dominantes seront les idées, l'innovation, l'ingéniosité, on utilisera moins le bois, le plastique, l'acier, le caoutchouc. Cela fait partie du chemin que nous devons suivre.

Nous avons besoin de meilleures architectures, de meilleurs designs, de meilleurs systèmes, de sources d'énergie renouvelable, et, surtout, nous avons besoin de contrôler les rejets des technologies datant d'une centaine d'années. Par exemple, le moteur à explosion. Si vous analysez combien d'énergie est utilisé dans un litre de pétrole pour déplacer une personne en voiture d'un point A à un point B, vous découvrez que c'est 1 %. 90 % sont gâchés, 9 % servent à déplacer la voiture elle-même. On peut faire mieux que ça. Nous devons reconcevoir tous les systèmes qui gaspillent l'énergie. C'est possible, c'est à notre portée. On doit le faire, on n'a pas le choix.

La France et la Grande-Bretagne ont adopté l'objectif de diviser par quatre leurs émissions de gaz à effet de serre en 2050. Est-ce possible pour les Etats-Unis ?

Oui.

Le protocole de Kyoto est-il toujours un bon outil ?

Cela reste un bon point de départ. Il a besoin d'être beaucoup renforcé, de voir ses exigences augmentées, les réductions doivent être plus sévères, et le processus de négociation en cours vise à le renforcer. Les Etats-Unis se joindront au processus aussitôt que Bush aura quitté la place, et peut-être même avant le départ de Bush. Parce que beaucoup de ses supporteurs ont changé d'opinion et le pressent de changer lui-même d'opinion. La Californie, le plus grand Etat, vient juste de passer une loi restreignant les émissions de CO2. Le gouverneur, Schwarzenegger, a vu mon film en juin, il m'a dit, "Je vais vendre mon Hummer".

L'a-t-il fait ?

Il l'a fait. Trois cents villes ont adopté l'objectif de réduction fixé par Kyoto. Beaucoup d'hommes d'affaires sont dans la même optique. Le changement est définitivement en marche. Le processus de Kyoto reste le moyen principal par lequel le monde se rassemblera pour réduire les émissions de CO2.

La Chine et l'Inde suivront-elles ?

Oui. Le moyen de les faire rejoindre le processus est que les pays les plus riches bougent d'abord. Depuis la seconde guerre mondiale, tous les traités ont suivi la même architecture : les pays riches les appliquent d'abord, et ensuite les pays avec un revenu par tête plus bas suivent. Il n'y a pas moyen de faire marcher autrement un traité dans le monde divisé où nous sommes.

Est-il exact que vous avez présenté votre film au président Chirac il y a quelques semaines ?

Je lui en ai donné une copie personnellement, oui. Je lui avais présenté ma conférence il y a quatre ans. Il a été un des héros de la question du changement climatique, souvent de manière discrète, derrière la scène, mais chaque fois qu'il y a eu besoin d'influencer la négociation climatique dans le bon sens, le président Chirac a toujours eu la volonté d'aller de l'avant. Une grande partie de ce qu'il a fait pour faire avancer le monde dans la bonne direction n'est pas connue ou appréciée, parce que cela s'est passé derrière la scène.

Il vous a peut-être dit qu'il avait été candidat plusieurs fois avant d'être président.

Il ne me l'a pas dit, mais je le sais. Où voulez-vous en venir avec ça ? [rire]

Voulez-vous être le premier président écologiste des Etats-Unis ?

Je ne prévois pas d'être candidat à nouveau. Je n'ai pas totalement exclu cette possibilité, mais je ne pense pas le faire. En partie parce que je pense que le système politique est devenu toxique pour le genre de propositions que je ressens si passionnément, et que je pense que le moyen de les réaliser est de changer l'esprit des gens à la base. Je me concentre sur ce travail de changer l'opinion des gens aux Etats-Unis et ailleurs, de façon que les candidats soient confrontés à une très forte demande de mener les actions nécessaires.


LE MONDE
Propos recueillis par Hervé Kempf
12.10.06

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